O R M I C O S E

O.R.M.I.CO.S.E

            L’ O.R.M.I.CO.S.E est une démarche didactique à respecter par l’enseignant pour pouvoir construire son projet d’intervention. Elle est composée des étapes suivantes:

1-Observation

            L'observation constitue un support important  dans la détermination des préstations réalisées par l’élève. Elle consiste à recueillir de l’information sur l’élève confronté à des tâches bien déterminée.

2-Recueil des données :

            La collecte des données peut être d’ordre quantitatives ou d’ordre qualitatives. Les données doivent être classer en catégories de même nature pour comprendre leurs significations.

3-Modélisation des données :

            Pour chaque A.P.S, on peut distinguer des niveaux comportements hiérarchisés allant du niveau débutant au niveau d’expert. Ils peuvent être appelés : niveaux d'apprentissage ou niveaux d'habileté.

            La modélisation des données permet à l’enseignant de situer le niveau des élèves d’une part, d’autre part d’orienter les apprentissages d’une façon progressive d’un niveau à un autre.      

            L'enseignant construit, donc, les groupes de niveaux regroupant les élèves qui manifestent des comportements plus ou moins identiques.

4-Interprétation des données :

            En se posant des questions sur ces données recueillies, l'enseignant émet des hypothèses concernant les comportements observés et les difficultés rencontrées par les élèves.

5- La compétence recherchée :

            Une fois, les données recueillies, modélisées et interprétées, l'enseignant  choisit les savoirs et savoirs-faire nécessaires (l’objet de l’apprentissage) permettant à l’élève de résoudre les problèmes posés par la situation. Ces savoirs seront formulés en compétence (charpente de tout le cycle d’apprentissage.

            La compétence peut être décomposée en capacités réparties sur les séances du cycle. Sa formulation tient compte:

-          du niveau des élèves

-          des compétences visées dans les orientations du programme du livre blanc

-          du projet pédagogique de l’EPS

Situations pédagogiques :

Celles-ci regroupent tout exercice, tâche ou situation d'apprentissage, de remédiation ou de transformation construites par l'enseignant dans le but de confronter l'élève à un ou plusieurs problèmes fondamentaux (selon leur niveauxd’habileté) et leur permettant de s'approprier des nouvelles compétences.

            La situation pédagogique comprend la capacité à atteindre, des conditions de déroulement, des opérations et des critères de réussite (critères d'évaluation).

Évaluation :

            La réussite ou l'échec d'une tâche, d'une séance ou même d'un cycle ne seront jugés qu'à partir des critères de réussite.

            Ceux-ci sont formulés en terme de capacité, de comportement significatif (qualitatif ou quantitatif) autorisant le passage d'un niveau comportemental à l'autre.

            Ils constituent les guides de l'évaluation formative. Formatrice et sommative. Et si la détermination des critères de réussite peut être considérée comme une tâche relativement facile, le problème crucial reste l'identification d'indices observables qui permettent de juger de la réalisation souhaitée.

Définition de quelques termes

Didactique:

            “Discipline scientifique qui a pour objet l'optimisation des apprentissages dans une situation d'enseignement ou de formation. La didactique cherche donc essentiellement à traduire en actes les intentions pédagogiques”.

Transposition didactique:

 “Le terme « transposition didactique » désigne l’ensemble des transformations que subit un savoir dit savant afin d’être enseigné. Il ne suffit pas d’avoir des connaissances sur un sujet pour pouvoir l’enseigner correctement, sauf à vouloir l’enseigner par imitation d’un modèle donné comme dans l’enseignement traditionnel”.

L’Observation en EPS

I- Définition:

            C’est un terme composé d'un préfixe “OB”, qui signifie « Objet », et d'une racine “ SERV”, qui signifie, en un premier sens « esclave » ou « serf » et en un deuxième sens, «maître».

            Donc « Observer » quelqu'un, c'est jeter un regard sur lui, le prendre comme «Objet ». Il signifie, à l'origine: «Se conformer â ce qui est présent ».

Observer, c'est alors saisir comment naissent et s'articulent les comportements des partenaires engagés dans la même situation avec des représentations differentes « Observer » est aussi un processus, situé au delà de la « perception » qui non seulement, rend conscientes les sensations, mais les organise.

            L'observation est un processus dont la fonction première, immédiate est de recueillir de l'information sur l’objet pris en considération. C'est un objectif à rechercher ou une aptitude à développer, sous forme « apprendre à observer; développer le sens de l’observation».

            II- Typologie de l’observation

            Tout moyen (méthode, technique, outil) doit toujours être subordonné à l'objectif recherché. Le problème du choix d'un moyen est donc un problème d'adéquation « moyen-objectif ». Il importe alors, de distinguer les types de techniques de prise d'information, en répondant aux questions suivantes:

            - Observer pourquoi?

            - Qui observe?

            - Observer quoi?

            - Avec quel instrument?

            - Quelle unité d’observation choisir?

            - Quel degré de liberté faut-il laisser à l'observateur ?

            - Comment traiter les informations recueillies?

            1- Les fonctions de l'observation

            En répondant à la question : « observer pourquoi? » On distingue 5 fonctions pour l’observation: 

a- La fonction descriptive:

            Ici on observe pour décrire les phénomènes on une situation, en précisant les unités de comportements et leur combinaison séquentielles.

h- La fonction formative:

            On observe pour-rétro agir et on rétro-agit pour former.

c- La fonction évaluative:

             On observe pour évaluer, on évalue pour décider. on décide pour agir. L'action sera à son tour soumise à l'évaluation et donc â l'observation pour une nouvelle fois et unc nouvelle prise de décision.

d- La fonction heuristique ou invoquée:

            L’activité est orientée vers l'émergence d'hypothèses pertinentes qui seront soumises ultérieurement à les activités de contrôle ( cas de l'observation clinique.).

e- La fonction de vérification ou provoquée:

            La situation est provoquée, recherchée on manipulée afin de vérifier une hypothèse. L'observation entre dans des activités de mesure des variables concernées par l'hypothèse.

           

            2-L'auteur de l'observation:

            Répondre à la question «qui observe? », c'est déterminer l'auteur de l'obsevation.. En fonction de son implication dans la fonction de l'observation, On peut distinguer plusieurs types d'observateurs, parrni lesquels, on retient les suivants:

- L'observateur « Indépendant » Lorsqu'il observe un groupe sans s'y intégrer.

- L'observateur « participant » lorsqu'il s'intègre au groupe et à la vie de celui-ci (l'observateur participant passif ou actif.).

            3- Objet du l'observation:

            Répondre à la question :«Observer quoi» c'est déterininer l'objet de l'observation. Trois distinctions permettent de mieux cerner l’objet de l’observation. et de concrétiser les différentes méthodes ( techniques) d'observation:

a-l'observation portant sur les « faits » ou des « représentations »:

            On dira que l'observation porte, sur des faits lorsqu’elle oriente son attention sur (les caractéristiques de la situation, sur des comportements ou sur des, interactions entre les personnes.

            Elle porte sur des représentation lorsqu'elle vise à recueillir des opinions de façons de percevoir les choses ou les comportements, ou de leur accorder une signification, ou encore de leur attribuer une cause

b- l'observation « attributive » ou « narrative ».

Selon la nature de son objet, l'observation sera « attributive » lorsqu'elle (effectue) s’efforce de porter son attention sur:

            - la présence ou l'absence d'un ou plusieurs « objets »

            - la présence ou l'absence (ou le degré éventuel) de caractéristiques chez un objet ( sujet; chose; situation, interaction... )

            - La présence ou l'absence d'une action chez un objet.

Dans ce type d'observation, l'effort porte sur ce qui peut être affirmé ou nié de l'objet à observer.

            L'observation sera par contre dite NARRATIVE lorsqu'elle s'efforce de porter son attention sur:

            - Le déroulement des actions

            - La succession des états (physiques, affectifs ou autres) qui accompagnent le déroulements des actions

- Les effets de l'action

- 1-es conséquences ultérieures (exemple: les décision, les comportements, les modifications de 1a situation .... ).

c- L'observation « allospective »ou « introspective,»

            Par observation «introspective » ou «autospective », il faut entendre ici l’observation du sujet ou de la situation dans laquelle il est impliqué par lui même . A l'opposé, d'observation «allospective » lorsque l'observation d'un sujet ou de la situation est mené par un autre sujet,

 4- Les instruments de l’observation.

            Il suffit de répondre à la question: « avec quel instrument observer? »

Il etiste plusieurs instruments d'observation, et c'est à l'enseignant de choisir l’outil le plus efficace pour observer ses élèves (voir différents instruments: fiches, grilles, check-list, echelle comportementale ... )

IV- Différents types d’observation

            Les besoins de l'intervention amènent les observateurs à identifier plusieurs méthodes d'observation leur perrnettant d'accéder facilenient aux informations dans leurs contextes respectifs.

            l - Technique d'observation non systèmatique

            C'est une technique d'analyse informelle, traditionnelle, utilisée habituellement par des chercheurs et des intervenants en enseignement. C'est une observation directe qui réclame des qualités techniques et beaucoup d'expérience. Elle manque de précision des résultats et elle est très globale. C’est une approche d'observation qui consiste d'aller prélever de l’information dans un milieu déterminé d'intervention sans aucun système préalable. L'observateur se base uniquement sur ses expériences, ses connaissances et surtout sur ses habiletés

            2-Technique d'observation participante.

            C'est une technique utilisée par des « anthropologues » en vue de connaître une réalité ou comprendre un événement ou un phénomène qui se manifeste dans un contexte déterminé.

            L’observation participante consiste, donc, à s'insérer dans la communauté, se mêler à sa vie en 1a perturbant le moins possible. Ce type d’observation constitue une méthode  «douce » se prêtant bien pour étudier la vie quotidienne d'une groupe ou d'une communauté.

            3- Technique d'observation différée.

            C'est une méthode où on utilise les moyens audiovisuels qui permettent de revivre une séquence et de faire apparaître certains éléments de la conduite (enregistrement de cassetes-vidéo).

            4- Technique d'observation statistique.

            C’est une technique où on utilise des signes conventionnels sur des fiches préétablies pour faire rapidement un bilan.

           

            5- Technique d'observation systématique:

            C’est une technique de cueillette données qui repose sur un plan d'observation où les comportements et la procédure à suivre sont défini à l'avance. C est une technique qui se prête bien dans la pratique pmr collecter des données « très objectives », mais peu valides. Sa limite en terrne, de validité amène les utilisateurs à envisager des systèmes de manière à augmenter également les chances de validité des données à recueillir. Pour cela, GODBOUT (1980) reconnaît deux catégories d'observation systématiques.

            a - L'observation de « vérification »

            C’est une observation à caractère « dichotomique » [oui ou non; (+) ou (-);... ]. Elle a pour but d'effèctuer le décompte de la présence ou l'absence de divers gestes, ainsi que 1a présence ou l'absence de certains résultats tangibles bien identifiés et difficilement contestables. C'est la catégorie ou l'observateur utilise une grille (le type « Check.list » (Liste de vérification) . C'est le gene d'observation que les enseignants ont l'habitude d'utiliser en enseignement des activités physiques. Cette catégorie garantit d'avantage l'objectivité des données.

            h – L’observation d’appréciation:

            Elle a pour but de juger de la  la qualité d'un geste ou d'un comportement,

Cette technique est utilisée par l'observateur pour confronter une idée qu’il se fait d'un geste ou d'un comportement à la réalité observée. Elle permet une connaissance de l’importance relative des événements (faux .... vrai). La mesure est exprimée d'une manière quantitative (excellent, très bon, moyen. faible,...), ou d'une minière quantitative exemple: utilisation d'une échelle numérique de 0 à 10...

V -les systèmes d’observation

            En enseignement-apprentissage, un système d'observation est souvent constitué d'une grille élaborée au préalable et dont les catégories sont définies par l'utilisateur compte tenu des objectifs précis et sous un angle déterminé. DUSSAULT (1973) définit le système d’observation en enseignement comme suit:  «Un système qui permet de nommer. de décrire, de classifier, de quantifier divers phénomènes observables en classe».

            Pour élaborer un système d'observation de comportements ou d’interventions pratiquement acceptable, les enseignants devraient tenir compte de certaines conditions à savoir­:

            - Ce système devait être plus descriptif que directement évaluatif

            - Ce système devait traiter des choses qui peuvent être mesurable et réparties en catégories.

            - Ce système devrait s'occuper des comportements ou d'actions limitées plutôt que de large concept.

VI- Les qualités dans l’observation systématique

1- La fidélité

             Une observation est dite « fidèle » lorsqu'un même comportement est classé de la même manière par un groupe d'observateurs ou par un même observateur à des moments différents. Les résultats doivent pouvoir être confirmée par d'autres observateurs, ou par le même observateur, qui utilisent de la même façon, â des moments différents, les mêmes instruments, dans les mêmes conditions d'observation. On distingue trois formes de « fidélité »:

            a - Si deux ou plusieurs observateurs différents observant indépendamment la même chose en même temps, vont-ils la coder de la même façon? Il s'agit ici d'un « accord inter-observateurs » ou « inter-codeurs ».

            b - Si un même observateur codant une même situation une 2éme fois, obtiendra-t-il des résultats semblables. C'est un « accord codage - recodage ».

            c - Si des événements qui se reproduise plusieurs fois pendant l'observation, vont-ils être codés de la même façon par un même observateur. Ici, c'est un « accord intra- observateur » ou « intra-codeur ».

            Il ressort donc que pour atteindre une fidélité acceptable , la définition claire et précise des catégories de comportements â observer et l'entraînement préalable des observateurs s'avèrent d'une importance capitale. D'une manière générale, la présence d'un instrument en langage simple augmente son accessibilité et donc sa fiabilité. Les observations de vérifications sont des systèmes qui garantissent un haut degré de fiabilité (fidélité)

2 - la validité

            La validité est l'une des conditions que doit remplir un système d'observation pour qu'il soit acceptable. La définition de la validité peut être représenté par la question « Est-ce que mon système mesure vraiment ce qu'il est censé mesurer ? » Autrement dit : - L'échantillon d'information que j'ai pris est-il représentatif de la réalité ?.

            Pour vérifier le degré de validité d'un instrument d'observation , l'enseignant tentera de répondre â. iâ, question suivante­

« y'a-t- il un accord suffisant entre ce que j'observe réellement et ce que je veux observer? ».

3 - La pertinence :

            Elle a trait à ce que l'enseignant veut observer et à l'objectif de son observation . On pourra la définir à partir de la question suivante:         

« Ce que je veux observer est-il Pertinent pour atteindre l'objectif de mon action. ? ». Quatre (4) critères fondamentaux sont à prendre en considération avant l'adoption d'un tel instrument d'observation afin qu'il soit pertinent :

            a - Le degré d'utilité de telles catégories de comportements à observer.

            b - Leur degré de nécessité.

            c - Leur degré de suffisance.

            d - Leur degré de possibilité.

C'est à partir de là que l'enseignant pourra savoir si son outil d'observation existant peut lui permettre de mener à bien son objectif d'enseignement-apprentissage compte tenu du contexte de l' observation.

4° La transférabilité

            C'est le fait de délimiter soigneusement la sphère de généralisation des résultats, c'est à dire de définir la population de référence à laquelle l'enseignant peut décider de généraliser ses résultats. La question suivante doit être posée: « les résultats issus des procédures d'observation sont-ils transférables à la population de référence à laquelle l'investigateur désirait généraliser les résultats? ».