Ce sont des auteurs de la deuxième moitié du 20e
siècle. Les principaux sont :
Roland CARRASCO était entraîneur de haut niveau, puis CTR à
la Réunion. Il a écrit notamment « Essai
de systématique de l’enseignement de la gymnastique aux agrès »
(1972), « Pédagogie des agrès »
(1977).
Roland CARRASCO s’appuie sur la psychologie de l’enfant et
sur l’anatomie fonctionnelle. Il s’appuie également sur une analyse des gestes
gymniques pour essayer de voir quelles sont les actions principales, ou schèmes
d’actions, pour apprendre à progresser.
Sa méthode est de partir d’une situation que je connais pour
arriver à une nouvelle situation. Sa première méthode de travail est de
proposer à des débutants des parcours généraux : ce sont les différents
schèmes d’actions dans des situations inhabituelles. Sa deuxième méthode de travail est le circuit
training : on reste un certain temps sur un même atelier, contrairement au
parcours général. Autre forme de travail, le mini circuit : on travaille
un élément sur plusieurs ateliers. La dernière forme de travail est la
combinaison ou l’enchaînement : on combine plusieurs éléments.
Paul GOIRAND est professeur à l’UFR STAPS de Lyon. Il a
écrit la « Didactique de la
gymnastique et EPS » (1990).
Il s’appuie sur les sciences de l’éducation, sur les travaux
didactiques des disciplines, sur la philosophie et sur la biomécanique. Il a
modélisé l’activité des gymnastes autour de quatre verbes d’action :
se déplacer, voler, tourner et se renverser.
Son objectif est de faire de la gymnastique une pratique
sociale, une pratique de groupe. Pour développer la communication dans un
groupe, il leur demande de mettre en place un code prenant en compte le risque,
l’originalité et la virtuosité. Il propose des ateliers où va travailler un
groupe sur un thème d’étude. Le groupe va proposer des critères de réalisation.
Paul GOIRAND veut programmer le travail jusqu’à l’aboutissement, c’est-à-dire
l’enchaînement.
Jacques LEGUET a publié de 1979 à 1989 (« Action
motrice en gymnastique sportive »
Vigot 85). Il a été prof en CREPS
puis en STAPS à Caen. Il s’appuie sur la psychologie génétique et la
neuroscience. Il caractérise l’activité en 12 actions qui peuvent être
pratiquées isolément.
·
se recevoir, s’équilibrer
·
tourner sur soi-même
·
se balancer en appuis
·
se balancer en suspension
·
passer en appui renversé
·
passer en suspension
renversée
·
se déplacer de façon bipède
·
tenir une attitude
·
passer au sol (ou sur la
poutre)
·
faire un va et vient
·
cercler
·
sauter
Ces actions peuvent être coordonnées entres elles.
ex : sauter et
tourner en même temps, sauter comportement modifié pour engager l’action suivante. tourner
Pour Leguet,
enseigner la gymnastique n’est pas apprendre un modèle mais c’est transformer
quelque chose que je sais déjà faire. Pour transformer il faut proposer
plusieurs situations différentes. Il propose donc différents ateliers centrés
sur une action motrice. On ouvre cette action pour la combiner avec d’autres
actions.
L’environnement en gymnastique sportive est
standardisé : agrès, humains.
L’activité gymnique est individuelle.
La motricité peut être modifiée à cause de la peur de passer
sur le praticable devant les autres. Il n’y a pas que la motricité qui
travaille, il y a aussi l’affectivité et la dimension cognitive.
Il va développer différentes activités :
agir :
le sujet entre en action motrice, côtoie
un risque, cherche à faire de mieux en mieux et de plus en plus difficile.
créer :
il ne faut pas uniquement reproduire un
modèle mais chercher de nouvelles possibilités pour agir et faire autrement. Je
choisis pour personnaliser et ensuite combiner.
montrer :
montrer quelque chose de beau, difficile,
original qui sera vu et apprécié : enchaînement.
aider :
contribuer à la réussite des autres,
conseiller, donner confiance, coopérer.
Leguet
dit : « sans les autres on peut mais on peut moins »
aider :
intervenir physiquement parer :
uniquement près à intervenir si chute
évaluer :
apprécier une production comme spectateur, observateur,
notateur.
organiser :
prendre en charge un groupe pour gérer par
exemple l’ordre de passage, pour mettre en place
le matériel.
La gymnastique est une activité sportive mais c’est aussi
une activité qui peut être éducative car elle permet le développement de
l’affectivité et de la cognitivité de l’individu.
Louis THOMAS et collectif : « gym sportive de
l’école aux associations » (1989). Il s’appuie aussi sur la neuroscience et
la biomécanique.
La gymnastique est conditionnée par des exigences
réglementaires et naturelles.
Le matériel conditionne les réalisations gymniques.
Il définit les principes fondamentaux d’exécution en
gym :
·
attitude gymnique :
maintient des différents segments du corps par une tonicité musculaire, une
bonne souplesse des articulations et une capacité à fixer, à gainer les
articulations.
·
le placement des
segments : il faut une sensibilité kinesthésique.
·
capacité à faire des
impulsions (extension complète des jambes) et des réceptions efficaces
(fléchit, souple avec position qui protège la colonne vertébrale).
·
coordination et
rythme : système de coordination des mouvements de 2 types :
-
coordination interne :
mouvements coordonnés entre eux.
-
coordination externe :
lecture d’éléments enchaînés pour créer un enchaînement.
·
être capable de passer du
dynamique au statique et inversement : je place un élément dynamique puis
un élément statique.
Il décrit aussi ce qu’est le progrès en gym :
·
exécuter des éléments séparés
de plus en plus corrects.
·
amplitude du mouvement de
plus en plus importante.
·
complexifier les éléments,
apprendre de plus en plus difficile.
·
enchaîner les éléments.
·
savoir maîtriser le risque
(ne pas faire compliquer sans savoir faire simple).
Sa démarche de travail est en 4 phases d’apprentissage qui
sont progressives :
·
découverte de l’activité.
·
phase de modelage :
phase de réalisation globale de l’élément.
·
phase d’affinage.
·
automatisation par la
répétition.